Le mot d'un Co-président

N'osant pas philosopher ou moraliser seul, je reprendrai une des réflexions et principes développés lors du « Grenelle des Mobilités » tenu à Bordeaux en 2012, à l'initiative de Vincent Feltesse, président de la CUB :
< http://www.bordeaux-metropole.fr/presse/le-grenelle-des-mobilites-en-mode-participatif >

« Changer de mobilité, une ambition consensuelle ? »

Le système de déplacement trouve aujourd'hui ses limites :
La congestion des axes routiers gêne la vie quotidienne des habitants et pénalise l'activité économique ;
Un emploi abusif de la voiture solo accentue l'empreinte écologique et produit des nuisances peu compatibles avec la santé publique et la qualité de vie ;
Des coûts de déplacements en hausse aggravent les inégalités de mobilité ;
Un usage trop modeste des moyens de déplacements peu consommateurs d'espaces viaires met à mal l'intensification urbaine réclamée par la croissance démographique et la maîtrise de l'étalement urbain.
Un nouveau modèle de mobilité est donc nécessaire.
Sans nier les actions accomplies ces dernières années par les collectivités locales, particulièrement sur le transport collectif, ce modèle veut rompre avec les principes qui règlent aujourd'hui l'évolution du système de mobilité.

Je reprendrai aussi des réflexions de Sylvie Landriève et Christophe Gay, co-directeurs du Forum Vies mobiles, (institut de recherche et d'échanges soutenu par la SNCF), qui me paraîssent aussi en accord avec les motivations et l'action de DARLY :
< http://www.mobilicites.com/011-4555-Reinventer-nos-rythmes-de-vie-pour-un-futur-moins-carbone.html >

« Réinventer nos rythmes de vie pour un futur moins carboné »
Nous vivons aujourd'hui dans un monde où nous pouvons aller toujours plus loin, plus vite, plus souvent et pour un moindre coût.

La globalisation de l’économie mondiale, les crises environnementale et énergétique et leur impact majeur sur les expériences du monde et les identités, interrogent ce modèle.
Au Forum Vies Mobiles, nous souhaitons préparer dès maintenant une transition vers un futur souhaitable et soutenable et faisons l’hypothèse que cela passera nécessairement par un ralentissement de nos modes de vie.

Accélération spectaculaire

Aujourd’hui tout bouge tout le temps. Déplacements et télécommunications ont pris une place centrale dans l’organisation sociale et les modes de vie.
Par exemple, les mobilités internationales ont été multipliées par quarante depuis les années 50, tandis que la population croissait à peine trois fois.
Derrière la révolution de la mobilité se cache une accélération des modes de vie, générant un éparpillement spatial.
Le temps passé à se déplacer est à peu près constant, une heure par jour environ, mais masque l’augmentation des distances parcourues, permise par celle des vitesses de transport :
25 km parcourus quotidiennement en moyenne par un Français en 2008, contre 16 km en 1993.
La voiture favorise le développement du périurbain, le TGV permet la bi-résidentialité ou la pendularité longue distance.
Les nouvelles technologies, intensifient les rythmes de vie : augmentation de la fréquence de nos déplacements physiques, communication à toute heure du jour et de la nuit, etc.

Dépendance au pétrole et défi d’une mobilité décarbonée

Depuis le début du XXème siècle, c’est le pétrole qui a mis en mouvement la société et permis une accélération spectaculaire des modes de vie au sein des pays développés :
95% de nos mobilités dépendent du pétrole !
Le système automobile est l’exemple du système socio-technique complexe établi autour du pétrole et verrouillé pour des décennies : on a élaboré des industries, construit des infrastructures, mis en place les modes de vie contemporains, grâce et autour du pétrole.
Ces modes de vie paraissent évidents et nécessaires mais n’ont pas de futur soutenable.
Nous nous sommes rendus dépendants au pétrole et nous en retrouvons prisonniers.
Ces mobilités liées au pétrole sont problématiques par bien des aspects :
le pétrole se raréfie, pose des problèmes de santé publique par la pollution de l’air,
et surtout, pour limiter les impacts du réchauffement climatique sur la planète, il ne faut plus l’extraire si l’on ne veut pas consommer le budget carbone qu’il nous reste !

Réinventer nos rythmes de vies

Le Forum Vies mobiles propose une reconfiguration des échelles et des rythmes de vie en fonction des territoires et des aspirations.
La raréfaction du pétrole dans nos systèmes de mobilité diminuera et ralentira nos déplacements physiques. Cette reconfiguration est souhaitable pour mieux répondre aux aspirations des citoyens.
Il ne s’agit pas de penser le futur à l’aune du passé.
De nouveaux modes de vie seront à inventer, favorisant les interactions à un niveau plus local ou régional. Cette diminution des déplacements physiques entraînera une certaine décélération des modes de vie et nous apportera peut-être la possibilité d’avoir plus de temps pour nous.
Les rythmes sociaux s’en trouveraient changés. On peut imaginer que ce seront principalement les déplacements courts, et lointains qui seraient limités… et même les rendez-vous d’affaires ?
Cela pourrait également avoir des incidences sur les déplacements liés au tourisme :
peut-être n’irions-nous plus dans des lieux « exotiques » aussi fréquemment ;
mais peut-être que lorsque nous le ferons, ce sera pour des durées plus importantes qu’aujourd’hui, six mois, un an, voire plus.
Faudra-t-il organiser la vie professionnelle pour permettre des congés moins fréquents mais bien plus longs ?
La régulation pourrait également se faire par mode : les avions pour les urgences, les trains pour les voyages et le numérique s’imposerait pour les échanges internationaux de courte durée.

Préparer la transition dès maintenant

Au Forum Vies Mobiles, on pense que c’est en agissant dès maintenant que l’on pourra décider de l’avenir de nos vies mobiles, qu' il faut préparer l’avènement en déclenchant une transition mobilitaire.
Pour réussir la transition, pas de « table rase » du passé, la sortie du pétrole doit être progressive.
On pourra construire le futur en infléchissant le présent.
La transition doit ainsi se faire par étapes sur le court, moyen et long terme, pour bâtir un modèle de société plus soutenable qui prenne mieux en compte les aspirations des citoyens, lesquelles aspirations peuvent être un formidable moteur de changement.

Sylvie Landriève et Christophe Gay,
co-directeurs du Forum Vies Mobiles
(Rapporté par Bernard GIRARD)

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Rapport d'activités 2015

Fin Février DARLY participe à une réunion proposée par la Région Rhône Alpes pour exposer la position et l'action du Conseil Régional afin de répondre aux dysfonctionnements des TER.

En mars 2015, lors de la concertation préalable sur le tramway sur l'axe fort A7 Debourg – Etats Unis – Mermoz – Pinel – Hôpitaux Est (renommé depuis T6 par le Sytral), DARLY et plusieurs associations sœurs et adhérentes de TC, piétons et cyclistes déposent des avis et propositions coordonnés, demandant le prolongement de la ligne en Presqu'Ile sud plutôt que la limitation à Debourg, regrettant la casse d'aménagements récents sur la rue Henri Barbusse et l'avenue Jean Mermoz, insistant sur la nécessaire qualité des aménagements connexes à destination des piétons et cyclistes, et proposant une variante de tracé dite « Cazeneuve », reconnue intéressante sur plusieurs plans mais non adoptée par le Sytral.

A noter que l'enquête publique sur le tramway T6 est prévue « début 2016 ».
En avril 2015, lors de la concertation préalable sur le prolongement du métro B de Oullins Gare aux Hôpitaux sud, DARLY et plusieurs associations sœurs et adhérentes de TC, piétons et cyclistes déposent des avis et propositions coordonnés :

Le métro est jugé un investissement approprié, mais sa réalisation ne doit pas être associée à celle de l'autoroute TOP/Anneau des Sciences, car l'échangeur Hôpitaux sud et le parking-relais de 900 places apporteront nuisances et pollutions.

Nécessité au contraire de soigner les approches en TC (couloirs de bus) et modes doux (axes piétons et vélos) non traités dans le dossier de concertation du Sytral.
Souhait qu'une station intermédiaire, entre Oullins centre et l'hôpital soit envisagée et que sa construction ultérieure reste possible, ou qu'au minimum la desserte du quartier Montmein (3000 habitants, non loin du tunnel du métro mais sans station proche) soit améliorée.

Souhait qu'un prolongement jusqu'à A450 (possible en surface, et permettant notamment d'éloigner les parcs relais et les nuisances automobiles du secteur des hôpitaux) soit étudié et entrepris rapidement.
Lors de l'Enquête publique sur ce même Métro B aux Hôpitaux sud, survenue en Novembre 2015, en l'absence de modification des options du Sytral, les avis déposés reprennent ce qui a été écrit en avril.

En avril Bernard Girard succède à Maurice Abeille à la présidence de l'association Lyon Métro TP. Celle-ci devient adhérente à la Coordination DARLY.

Préparation du PDU. DARLY s'inscrit avec Lyon Métro TP, Les Droits du Piéton et La Ville à Vélo/Rue de l'Avenir dans les groupes de travail réunis par le Sytral pour participer à l'élaboration du PDU 2017.
Pour DARLY, entrent dans les Groupes de travail :
- Joël Dubos : GT n° 1 « Mobilité, environnement (dont énergie) et santé publique »
- Rémy Petiot : GT n° 9 «Interface avec les territoires voisins au sein de l’aire métropolitaine (dont mobilité périurbaine)» .
- Bernard Girard : GT n° 7 « bassin de vie et multipolarité, spécificités et solutions adaptées selon les territoires ».

Pour les associations adhérentes :

- Yves Gascoin (secondé par Pierre Rauzada) de l'association Les Droits du Piéton, Neil Dewurst de La Ville a Vélo, et Michel Bernard de Lyon Métro TP sont dans le GT4 « Performance des déplacements et aménagements des espaces publics » .
- Maurice Abeille (LMTP) dans le GT 5 : « Financement des systèmes de transport et services mobilité » .
- Jean Sarraillon (LMTP) et Fabien Bagnon (Valve/La ville à Vélo) sont dans le GT 7.
- Lionel Ventura (CQ St-Rambert-Vaise) fait partie d'un des trois « mini-publics de citoyens.
Il est prévu 6 séances de travail pour chaque groupe, d'une demi journée ou journée entière. Cinq ont déjà eu lieu (la 6ème en avril 2016).

En Mai 2015, Bernard Girard succède à Michel Vandenbroucke à la présidence de l'association Lyon-Tramway. Un rapprochement de Lyon Tramway, Lyon Métro TP et Protraly est envisagé à moyen terme.
En juin 2015, lors de l'enquête publique sur la création d'un site propre pour le trolleybus C3 entre le Rhône et Laurent Bonnevay (enquête qui a soulevé une très forte participation des habitants et utilisateurs de la ligne), DARLY et plusieurs associations sœurs et adhérentes de TC, piétons et cyclistes déposent des avis et propositions coordonnés : Etant donné l'urgence d'amélioration du service fourni aux voyageurs, accord donné sur le projet trolleybus du Sytral (bien que son insuffisance à moyen terme soit quasi certaine), avec demande de travaux exécutés rapidement et aux prix les plus bas, pour préserver la possibilité d'un tramway dans le futur.

Cependant Lyon Tramway et Les Droits du Piétons proposent l'étude d'un projet tramway alternatif, réutilisant les rails T1 sur la rue Servient et limité à Bonnevay ou Grandclément.

La circulation des vélos – prévue sur le site propre des trolleybus dans le sens vers le Rhône et mêlée aux voitures dans l'autre - sur plus de la moitié de l'itinéraire aménagé est une erreur que DARLY et les associations cyclistes dénoncent, y compris lors d'une réunion avec le Maître d'ouvrage, hélas sans résultats tangibles.

Depuis plusieurs mois, DARLY, et plus encore Déplacements Citoyens et Lyon Métro TP participent au Collectif Part-Dieu au côté d'habitants, employés et usagers, pour exiger une concertation réelle et un projet d'aménagement du quartier qui prenne davantage en compte l'humain, le social et l'environnement que celui prévu par le Grand Lyon.

DARLY diffuse en juin parmi ses membres le Document d'Etude et propositions de la Commission Circulation et Cadre de vie du CQ 9è Vaise-Industrie-Rochecardon. Ce document, qui décline des actions à mettre en place pour la résolution des enjeux de circulation diagnostiqués par les habitants, est un exemple de méthode d'intervention et apports possibles des citoyens.

A partir de septembre 2015, le Conseil de Développement de la Métropole demande à ceux de ses membres également adhérents des associations transports et inscrits dans les groupes de travail PDU (Maurice Abeille, Rémy Petiot, Bernard Pavy) leur participation pour contribuer à l'émission d'un avis sur celui-ci. Ce travail devrait être finalisé au premier trimestre 2016.

Des membres de DARLY visitent ou assistent aux débats tenus pendant les Rencontres Nationales du Transport Public fin septembre/début octobre à Eurexpo.

Participation aux Rencontres du mouvement Alternatiba lors de son passage à Lyon, notre co-président Jean-Claude Chausse présente l'action de La Ville à Vélo et de la Rue de l'Avenir.

En novembre DARLY rencontre la Jeune Chambre Economique et prend part à une réflexion citoyenne sur le thème « Construisons ensemble des solutions pour la transition énergétique à Lyon » .

Fin Janvier, DARLY participe à une rencontre initiée par la FRAPNA Rhône sur le thème du PDU, afin de coordonner les contributions que nous ferons.

Comme les années précédentes, DARLY assiste aux réunions du Conseil Syndical du Sytral, aux rencontres entre la direction de Keolis-Lyon (délégataire des TCL) avec les associations déplacements.

Conformément à son rôle DARLY s'est employée toute l'année à coordonner les actions des associations adhérentes, de diffuser parmi ses membres les informations d’Intérêt commun, les pétitions contre les grandes infrastructures (de déplacement ou autres) sources de nuisances, ou au contraire celles en faveur des modes alternatifs que nous défendons.
Nous continuerons cette action.
Merci de votre attention

Les co-présidents
Jean-Claude CHAUSSE, Joël DUBOS, Bernard GIRARD, Bernard THIERRY

Le rapport d'Activités est approuvé à la Majorité

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Rapport financier :

1. Les charges de l’exercice 2015 s’élèvent à 2 223,48 € dont :
290,00 € pour la tenue de notre site Internet et
1 450,00 € pour la création d’un nouveau site et l’import des articles
anciens (AlterNet devis du 21/7/2015 - facture du 12/09/2015)
54,48 € d’assurance pour l’occupation du siège à la M.R.E.
270,00 € pour les abonnements aux revues et cotisations de DARLY aux associations nationales
129,00 € de remboursements de frais, notamment les déplacements de membres vers les congrès nationaux tenus dans d'autres villes.
30,00 € pour les frais de tenue de notre compte à La Banque Postale

2. Les recettes de l’exercice 2015 s’élèvent à 1 945,00 € dont :
1 500 € de subvention de la ville de Lyon – la ville de Saint Genis Laval ne nous subventionne plus
445 € de cotisations adhérents individuels & Associations

Le résultat est négatif pour 278,48 €
Pour 2016 la subvention de la Ville de Lyon devrait être reconduite et en charge de Jean Claude CHAUSSE.
Les autres recettes et dépenses devraient être sensiblement les mêmes sauf imprévus.

Le rapport financier est approuvé à la Majorité,
et nous remercions notre trésorière Marie DIGRANDI pour son travail et son exposé

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Renouvellement du Bureau :

Il ne se manifeste pas de candidatures nouvelles. Les quatre co-présidents actuels Jean-claude CHAUSSE, Joël DUBOS, Bernard GIRARD et Bernard THIERRY sont reconduits à la Majorité, ainsi que Marie DIGRANDI au poste de trésorière.

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Informations diverses

Prolongement de la navette fluviale de la Confluence à Vaise
Le conseil de quartier Vaise-Industrie organise une réunion publique jeudi 4 février : thème : Aller du Confluent au Pont-Mouton à Vaise en navette via la Saône avec un ticket TCL C’est un projet privé que piloterait l’entreprise « Les Yachts de Lyon ». C’est un premier maillon. C’est un ballon d’essai, peut-être. Mais il ouvre des perspectives jusque-là bien peu ancrées à Lyon : développer, à terme, un vrai transport urbain sur le Rhône et la Saône. Cette fois à l’initiative des collectivités.

Invités Le 4 février, l’élu métropolitain Roland Bernard vice président en charge des fleuves et Alain Giordano Adjoint au Maire de Lyon en charge du Cadre de Vie et des Nouveaux modes de vie urbains ont reconnu le caractère attractif du projet.

Interrogés sur une navette fluviale comme nouveau transport en commun, le SYTRAL s’en tient aux résultats d’une étude d’opportunité datant de 2006 : Ce type de service n’est pas opportun à Lyon, par manque de performances en termes de vitesse commerciale, rupture de charge conséquente entre la sortie du bateau et le retour sur le réseau et investissement conséquent pour les haltes fluviales et le matériel naviguant).
Jugé peu compétitif par rapport au réseau existant, ce service, plutôt adapté au tourisme, ne serait donc pas pertinent pour un transport collectif.

Il est tout de même souhaitable de réétudier la navette intégrée dans le réseau TC global. Si le ratio recette commerciale / dépense d'exploitation n'est pas bon, c'est aussi le cas de certaines lignes de bus. Peut être le Sytral craint-il que perdurent un mauvais ratio R/D et une forte fréquentation, ce qui lui coûterait cher.
Note : les tramways mis en place en 1879 ont éliminé en peu d'années le transport public par bateau sur le Rhône et la Saône. Le tramway qui desservait des quartiers éloignés des fleuves était plus pratique.

Cars du Rhône : réduction de l’offre
Le 29 janvier 2016, le Conseil Général du Rhône a voté une réduction de l’offre de 35% sur les Cars du Rhône pour une économie de 8,3 millions d’euros par an. Cela passera essentiellement par des suppressions de lignes et de fortes diminutions des fréquences.

La nouvelle vice-présidente du Département du Rhône en charge des transports estime que les exploitants se sont « répartis le marché », d'où les prix élevés malgré la mise en concurrence officielle.

Le Nouveau Rhône n’a pas rompu ces contrats mais les a renégociés pour la rentrée 2016. Cette négociation avec les autocaristes s'est faite sans concertation avec les mairies et les usagers.

Avant d’être transférée aux régions en 2017, la compétence des cars interurbains incombe aux départements. Après avoir créé son propre syndicat, le Rhône a confié le 1er janvier 2015 au Sytral la gestion de ses cars. Mais aujourd'hui, l’exécutif du Département continue de prendre les grandes orientations.
Il a jugé urgent de réduire le budget transport sans quoi le Rhône devrait verser 55,8 millions/an à Auvergne-Rhône-Alpes ad vitam aeternam.

L’économie passera aussi par un autre transfert de compétence : Le ramassage scolaire des primaires sera « redonné » aux communes à la rentrée 2016. 40 communes sont concernées et 750 élèves.

Jean-François CULLAFROZ, présent parmi nous ce soir, représentant le Collectif des Usagers des lignes 134 et 231, demande l'aide de DARLY et des associations affiliées pour relayer ses protestations. Ces deux lignes relient le secteur Condrieu-Ampuis aux gares SNCF de Givors et de Vienne.

Le principal argument des usagers opposés à la réduction de l’offre repose sur le changement de compétences de 2017 : Le 1er janvier, le Département cédera à la Région la compétence des cars interurbains. Pour ces opposants, il faut attendre et profiter de l’année 2016 pour préparer une remise à plat du réseau de transport public régional.

Le collectif d'usagers souhaite une conférence entre les diverses Autorités Organisatrices de Mobilité du secteur, élus, syndicats et usagers, pour une rationalisation sans supprimer tout service. Il note par exemple que des Cars de la Loire (ligne 131) traversent en direction de Vienne leur secteur sans avoir le droit d'y prendre des voyageurs.

Un document de travail intitulé « Optimisation de l’Offre des Cars du Rhône » est transmis aux élus siégeant en commission générale, avant les derniers arbitrages prévus fin mars.

DEBATS : EMD (Enquête Ménages Déplacements) et Nouveau PDU (Plan de Déplacements Urbains) de l'agglomération lyonnaise

Cette question de suppressions de services en périphérie pour raisons de finances interpelle sur un des thèmes traité par les groupes travaillant à l'élaboration du PDU avec le Sytral : Comment se déplacer moins en voiture quand, en s'éloignant du cœur de l'agglomération, la desserte devient difficile à assurer en transport en commun, du fait d'habitats et activités dispersés sur une vaste surface ?

Enquête Ménages Déplacements

L'Enquête de 2015 a permis d'observer une stabilisation de l'usage de la voiture, et même une baisse appréciable au cœur de l'aire urbaine : Lyonnais et Villeurbannais font 26 % de déplacements en voiture (35 % en 2006), 25 % en TC (20 % en 2006) tandis que les modes actifs (marche, vélo) sont passés de 43 à 47 % (solde = divers pour 2 %). C'est la réponse des habitants aux développements du réseau TC et aux mesures en faveur des modes doux (Berges du Rhône, pistes cyclables, Vélo'v, etc.).

Cependant la part modale des VP reste ultra dominante ailleurs, du fait de la dispersion des habitats, emplois, services et commerces sur un territoire où se garer près du domicile ou de la destination reste aisé, tandis que l'espace et la voirie sont aménagés surtout pour les véhicules motorisés, souvent moins bien pour les modes de déplacement sans moteur.

Capacités de Développement du Sytral

Un Débat d'Orientation Budgétaire s'est tenu en novembre 2015 au Sytral. Cette prospective (horizon 2025) évalue l'évolution possible à 10 ans des recettes et des dépenses et donne un aperçu des possibilités futures d'investissement du Sytral.

Entre 2016 et 2020 seront payées 112 M€ d'opérations du Plan de mandat précédent (2009-2014) qui commencent tout juste à se réaliser (tel le site propre du trolleybus C3)

1,142 milliard d'investissements sont inscrits au Plan de Mandat 2015-2020, mais seulement 630 M€ seront engagés/payés sur 2016 -> 2020. Le solde (512 M€) du Plan sera engagé et payé jusqu'à 2025. Ces sommes sont figées, car inscrites dans un Plan déjà voté à ce jour..

Aucune réserve pour investissements nouveaux n'est disponible avant la fin de 2023. Ce n'est que sur 2024 et 2025, dernières années de la prospective, qu'environ 270 M€ seront dégagés pour payer de nouveaux investissements, non encore choisis (ils le seront vers 2020).

S'il recevait notablement plus des Collectivités (Métropole, Département) le Sytral pourrait augmenter ses investissements. Mais restée constante en valeur absolue depuis une dizaine d'années, cette participation n'a même pas suivi l'inflation. L’État endetté abaisse de son côté la dotation générale versée aux Collectivités locales, et l'avenir de l'investissement parait sombre si ne sont pas trouvés de nouveaux moyens de financement.

Réclamer des Autorités et des Législateurs la recherche et la mise en place de tels moyens (péages, taxes sur les carburants, affectation du produit aux infrastructures TC, Vignette multimodale...) doit constituer une priorité des associations s'occupant de déplacement.

Ces nouvelles sources de financement ont été aussi proposées par les participants au Groupe de Travail n° 5 du PDU « Financement des systèmes de transport et services mobilité ».
Alain GIORDANO a d'ailleurs constitué un dossier de mise en place du péage urbain, adressé à Gérard COLLOMB.

L'étude du nouveau PDU, qui a un horizon proche 2020 et un plus lointain (2030) se poursuivra sur la base des résultats de l'EMD.
Le SYTRAL identifie d'ores et déjà 9 sujets majeurs :
- Permettre une meilleure prise en compte de l'interface avec les territoires voisins;
- Favoriser la diversification des pratiques modales à l'échelle de l'agglomération lyonnaise;
- Anticiper les besoins d'adaptation des réseaux de transports collectifs;
- Améliorer la qualité du cadre de vie en réduisant l'exposition des populations aux nuisances liées au trafic automobile;
- Inscrire pleinement les modes actifs (piétons&vélos) dans la politique de déplacements au service de la santé publique;
- Développer une approche de la mobilité en tant que service ;
- Trouver des solutions adaptées aux territoires peu denses face aux enjeux de précarité énergétique ;
- Mieux intégrer le transport de marchandises en ville dans la politique de déplacements ;
- Mettre en place un travail partenarial pour la révision, la mise en œuvre et le suivi du PDU.

Les GT 4, 7 et 9 auxquels participent plusieurs adhérents de nos associations se sont donc vus poser la question du report modal dans les périphéries (Le centre agglo ayant déjà dépassé les objectifs fixés dans les PDU précédents).

Semble se dégager majoritairement l'idée que, vues les contraintes financières, il faudra privilégier les modes doux, encourager les territoires limitrophes à créer de véritables liaisons cyclistes en direction du centre de l’agglomération et vers les extrémités TC lourds, ainsi qu'entre leurs divers quartiers d'habitat, d'enseignement, d'activité et de loisir, et vers ceux des communes voisines – en traitant en priorité les ruptures de continuité, parfois provoquées par les grandes infrastructures de transport orientées radialement.

Les développements TC lourds ont été peu abordés, ayant fait l'objet de schémas inscrits dans les PDU précédents, mais le Sytral a construit des lignes non inscrites, ce qui fait dire à certains participants que le PDU n'est pas assez impératif, ou que tout est décidé. Le manque de plan de développement à long terme des réseaux lourds TC du Sytral pose tout de même question.

De même, le TOP / Anneau des Sciences est quasiment absent des discussions. Il acté pour les élus décideurs qui le portent, mais les finances manquent pour le réaliser à l'échéance envisagée (2028 ?)
Certains participants sont encore à demander qu'on crée ou amplifie la possibilité de parcage de voitures dans les secteurs d’immeubles anciens sans propositions de parking ou de garage privé, mais les demandes pour les vélos sont plus fortement portées.

D’une manière générale

Rendre attractif les parcours piétons (largeur de trottoir, végétalisation) et vélos à proximité des pôles d’échanges et sécuriser les déplacements modes actifs par des aménagements adaptés et spécifiques
Développer les Zones de Rencontres dans les secteurs en centralité ou dans les zones de chalandises, en améliorant leur signalisation et en assurant la continuité de cheminement en entrée sortie de zones.
Généraliser les zones 30 dans les espaces centraux pour favoriser une circulation véritablement apaisée, confortable, réduire les émissions de CO2 et améliorer la qualité de l'air.

Mettre en place des mesures et des actions pour influer sur les comportements des piétons et des cyclistes, faire connaître et respecter les règles Code de la Route afin de faciliter le partage de l'espace.
Poursuivre le développement du réseau de pistes et bandes cyclables, notamment sur des secteurs urbains où il n'existe actuellement aucun aménagement spécifique, en supprimant les discontinuités et en assurant un meilleur maillage, en améliorant les aménagements (revêtement, marquage, signalisation au sol dans les intersections..), multiplier les zones et voiries avec double sens cyclables, solution efficace pour éviter les vélos roulant sur les trottoirs, séparer efficacement les cheminements des différents modes.
Compte tenu de la configuration de la Métropole (collines, Mont d’Or), développer une politique d’aide à l’utilisation du vélo électrique.

Piétons et PMR (personnes à mobilité réduite)

Améliorer l'accessibilité de la voirie, des espaces publics et des TC aux personnes à mobilité réduite et en situation de handicap, éviter les aménagements qui multiplient les obstacles et emmarchements.
Elaborer un véritable plan piétons et PMR qui définisse les critères de cheminement piétons et PMR : en terme de continuité, de largeur minimale, de facilité d’accessibilité, de signalétique, d’indication de direction basée sur le temps de parcours (exemple Villeurbanne), de confort et de séparation entre piétons et autre modes dans les voiries normales. Le cahier des charges plan piéton doit être élaboré avec la participation des communes et arrondissements sur leur secteur.

Améliorer les conditions de circulation des piétons, y compris par la création de cheminements piétonniers hors voirie dans les centres urbains : suppression des ruptures urbaines, possibilité de passage dans les ensembles urbains (avec des limitations horaires)

Veiller à la continuité des cheminements, développer des espaces dédiés et mettre en place une gestion alternée de la circulation, à travers la piétonisation de certains espaces le soir.
Création de « plateaux » en zone apaisée devant des lieux ou le piéton devient prioritaire.

Les coprésidents de DARLY