Contribution du groupe d’études rassemblé par l'association  de l’ARPAC lors de rencontres organisées à l’ hôtel de ville  de CHATILLON  D’AZERGUES au titre de sa participation aux enquêtes publiques organisées du 11 décembre 2007 au 18 janvier 2008concernant les liaisons autoroutières entre l'A89, l'A6 et l'A46 Nord Monsieur le Commissaire enquêteur,

L'ARPAC, association créée par les habitants de Châtillon d’Azergues en 1991 s’oppose depuis cette date au projet très contesté et contestable qu’est l’A89 Balbigny  et sa liaison vers A6-A46.

Contestation, qui se retrouve à juste titre dans le cadre de l’ enquête publique que vous menez et dont les enjeux locaux, nationaux ,voire européens sont considérables, tant en terme de transport que de protection de l’environnement, les récentes évolutions de l’actualité dans ces domaines venant légitimer davantage encore cette contestation.
 Il faut pourtant, d’abord, revenir  en arrière pour rappeler les irrégularités commises à propos du projet A89 Balbigny-La Tour de Salvagny et lors de l’enquête publique réalisée à son sujet, irrégularités si graves qu’elles ont fait l’objet d’un recours au Conseil d’Etat dont le jugement n’est toujours pas intervenu.. Il s’agit en effet de faits graves, dénoncés comme tels par les principaux élus régionaux, les sénatrices et sénateurs Muguette Dini, Michel Mercier  et Gérard Collomb en particulier, en désaccord sur le fond (les nuisances du projet) et plus encore sur la forme et notamment le passage en force imposé lors du vote final.
Il faut rappeler que l’attribution scandaleuse de la concession aux ASF s’est opérée sans le recours à un appel d’offres européen imposé tant dans les attendus du projet que dans ceux de l’enquête publique au nom d’une pratique de l’ « adossement » réprouvée par la loi ( cf.texte joint en annexe). De même, il n’a été tenu aucun compte du PLU de l’agglomération lyonnaise, qui s’oppose formellement à l’arrivée de nouvelles voies autoroutières dans cette agglomération. Cette irrégularité est tout aussi évidente dans le cadre de l’enquête publique, dont vous avez la charge et nous n’avons cessé de dénoncer la pratique du « saucissonnage » dans la réalisation d’infrastructures routières et autoroutières dans notre pays ; la réalisation de la liaison actuelle devant trouver sa légitimité dans la réalisation d’un tronçon Balbigy-La Tour de Salvagny, tout aussi illégitime ! On voulait bien sur aussi, de cette manière, masquer le gouffre financier que représente ce tronçon d’autoroute et ses annexes, en cause dans cette dernière enquête.


Ce mépris du public et de règles législatives élémentaires incite beaucoup de nos concitoyens à réfuter l’ « intérêt public » du projet que  vous êtes chargé de présenter et de juger et des énormes sacrifices qui leur sont imposés à ce titre.

Nous pensons avec eux que ces sacrifices sont totalement disproportionnés par rapport aux médiocres avantages que les promoteurs du projet font miroiter. Savent-ils qu’il est déjà pratiquement impossible de traverser le secteur concerné aux heures de pointe et que c’est devenu une escroquerie que vanter aux habitants du Roannais par exemple l’avantage de pouvoir accéder au cœur de Lyon plus rapidement qu’aujourd’hui (au prix d’un péage) ? Le pire à venir est cependant pour les travailleurs de la région (ceux qui habitent la vallée de l ’Azergues, en particulier), qui voudront regagner leurs domiciles et leur a t-on dit  que l’on avait d’ores et déjà prévu de pratiquer à leur égard un « péage dissuasif » ?
 A  t’on expliqué à un habitant de Tarare ou de Pontcharra travaillant dans l’est lyonnais ou à un chauffeur de poids lourd qui y fait ses livraisons qu’il devra (moyennant péage) venir s’engluer près de la Porte de Lyon pour repartir en sens inverse et refluer dans la direction d’Anse pour redescendre ensuite ? Cela pourrait paraître risible si l’on n’imaginait pas aussitôt ce que cela représente en matière de dépenses et de pollutions de toutes sortes .Nous n’arrivons pas à nous expliquer que des technocrates de haut rang, des aménageurs issus des meilleures écoles foncent et nous entraînent avec eux dans ce mur d’absurdité avec pour premier résultat d’emplir les caisses des sociétés autoroutières.
N’entendent-ils pas et n’entendrez- vous pas, Monsieur le Président de la Commission d’Enquête, les avertissements des élus locaux, qui crient au casse-cou et au gaspillage ?
 Personne ne semble savoir qu’un nouvel et très judicieux aménagement vient d’être réalisé au nord de Villefranche-sur-Saône (l’échangeur nord sur l’A6) parfaitement utilisable pour réaliser une vraie liaison Bordeaux-Genève (ce que ne risque pas d’être L’A89 et ses « bretelles » actuellement envisagées) et pour  permettre d’ écarter un peu de l’agglomération lyonnaise un trafic qu’elle ne doit et ne peut plus absorber.
Nous ne sommes pas fiers d’avoir raison, croyez le bien, mais plutôt désespérés de ne pouvoir faire entendre, comme dans l’enquête précédente concernant l’A89 d’ailleurs, la voix de la raison et de l’intérêt général bien compris.


 Déposé par Gabriel Bannelier, vice-président de l’ Arpac Hôtel de ville de Châtillon d’Azergues 69380