Débat à l'Assemblée Générale de DARLY du mercredi 3 février 2010

C’est un cri d’alarme que lance la coordination d’associations DARLY :
Les réalisations actuelles prennent du retard ; exemple : les lignes C1 et C2
Les investissements programmés sont trop peu nombreux et trop échelonnés dans le temps.
Les moyens financiers du SYTRAL sont insuffisants
Avec la crise le versement transport risque de s’amoindrir
Les dotations Grand Lyon et Département ne suivent que l’inflation, sans prendre en compte l’augmentation de la population et le souhait de rabattement croissant de la population vers les transports collectifs.
Beaucoup de lignes sont saturées et leur attractivité diminue.
Des projets non inscrits au PDU sont votés pour satisfaire des besoins privés   
La lisibilité des réseaux cyclables n’est pas évidente et ils restent toujours très insuffisants, embryonnaires.
Les trottoirs sont trop étroits ou trop encombrés, sans véritable fluidité pour les piétons pourtant les plus nombreux.

Il faut, pour la métropole lyonnaise un véritable Plan d’urgence, genre "Plan Marshall".

Les urgences :

Les zones 30 doivent être mieux signalées, avec tous les croisements à priorité à droite et sans feux.
La majorité des automobilistes qui les empruntent ignorent qu’ils sont en zone 30 !..
Les ralentisseurs sont à multiplier. Des zones de rencontre sont à créer.

Les piétons doivent avoir des trottoirs de largeur convenable et doivent être libérés du mobilier urbain, des panneaux publicitaires des stockages Velo’V, des motos en stationnement et autres obstacles à un parcours agréable, y compris pour les PMR et autres handicapés. Des épis anti stationnement doivent protéger les passages piétons.

Les cyclistes doivent avoir des réseaux cyclables continus, avec, sur internet, le même système d’indication d’itinéraire que celui qui existe pour aller d’un point à un autre avec les TCL. Cela existe dans d’autres villes. Multiplier les arceaux de stationnement au droit des lieux publics (gares, cinémas, piscines, etc..). Le "tourne à droite" doit être autorisé, tout en conservant la priorité aux piétons.
Développer les double-sens cyclables sur toute l’agglomération.

Le projet ATOUBUS
doit déboucher rapidement sur de nombreux axes forts, en site propre, avec priorité aux feux et autres dispositifs favorisant leur circulation, leur indépendance. Elles doivent être mises en cohérence, avec les lignes de bus départementaux et régionaux.

Les lignes fortes A7 et A8 prévues il y a 13 ans, au PDU de 1997, sont à réaliser d’urgence, le tronçon Confluence-Debourg ne constituant qu’une amorce de A7. Pour la ligne A8, le tronçon Gare de Vénissieux Université Lyon II est à réaliser d’urgence pour dé-saturer la ligne T2.

Les lignes de métro D, B et A  et la ligne C3 doivent pouvoir absorber les flots de voyageurs qui vont arriver, via les lignes de tram-train de l’ouest lyonnais et via la gare Jean Macé. Il faut leur offrir des solutions de correspondance et de continuité d’itinéraires adéquates. Cela entraîne, entre autres, l’urgence d’allongement des rames D, B et A et leur automatisation.

La ligne Trévoux-Sathonay-Lyon pour laquelle les associations se battent depuis plus de 20 ans est à mettre en service cadencé, en tramway ou en tram-train.

Les Parcs-relais sont à multiplier d’urgence en grande périphérie. Il est anormal de constater que le Grand Lyon, 2 fois plus peuplé que la Communauté urbaine de Nantes ait, à peu de choses près, le même nombre de places de Parcs-relais. La comparaison exige un doublement. Cela permet de retirer environ 5000 places de stationnement en centre-ville, au profit des espaces piétons, vélos et TC.

L’aménagement de l’A7
en voirie urbaine en rive droite du Rhône est à réaliser, avec panneaux de dissuasion en grand amont et grand aval du tunnel de Fourvière.

Les financements :

Le versement transport : il risque de diminuer, la crise réduisant l’activité des entreprises.
Mais les nouvelles territorialités doivent permettre d’augmenter les zones géographiques concernées.
Il est par exemple anormal que des zones industrielles et commerciales puissent bénéficier de la proximité du Grand Lyon tout en se développant hors de la communauté urbaine, comme c’est le cas, par exemple à Brignais, où l’implantation d’une grande surface Leroy-Merlin est envisagée dans une zone sans transports collectifs et au réseau routier saturé aux heures de pointe.
Il faudrait par ailleurs envisager le versement transport proportionnel , non plus au nombre de personnes travaillant dans l’entreprise, mais au kilométrage mensuel effectué par le personnel pour ses déplacements domicile-travail.

La dépénalisation des amendes de stationnement : suivie d’une augmentation des tarifs, ceux-ci étant ridiculement faibles, comparés aux amendes du SYTRAL, et associée à un accroissement des contrôles.
Appliquer plus systématiquement la réglementation de mise en fourrière.

L’abandon du projet Musée-Confluence et l’implantation du Musée dans l’Hôtel-Dieu : Cela peut permettre, sans augmentation des impôts, la réaffectation d’une somme de l’ordre de 200M€ vers les transports collectifs. De plus, le musée sera ainsi desservi par le métro.

L’abandon du projet OL Grand Stade : Cela supprime tous les frais de dessertes routières, de parkings et de transports collectifs engendrés par ce projet privé et leur récupération au profit des transports collectifs.
Ils sont évaluables entre 250 et 300M€.

L’abandon des subventions d’équilibre pour l’A45 (par abandon du projet lui-même) et pour le raccordement A89 - A6 . Cela peut permettre le rabattement de plusieurs centaines de millions d’Euros vers les transports collectifs.

L’abandon du projet de bouclage routier du Périphérique Ouest (TOP), projet actuellement envisagé à 2MM€ (2 milliards d’euros) et son remplacement par un transport collectif lourd, comme cela a été décidé pour Bordeaux.

L’étude de rentabilité d’un péage urbain pour financer les projets T.C.

L’ensemble permet un financement à hauteur de 3 milliards d’Euros !

Les motivations :

Il faut une logique globale compatible avec : 
La conception de la future métropole « durable »
La crise dont on sait qu’elle laisse et laissera des cicatrices :
    Des ménages ne peuvent plus payer leur loyer et/ou leur chauffage.
    Les surendettements sont de plus en plus nombreux.
    Les carburants vont coûter de plus en plus chers.
    Les liquidations judiciaires sont en hausse de 30% en 2009 en Rhône-Alpes.
L’urgence climatique qui impose des modes de déplacements sobre en carbone.

C’est donc un cri d’alarme que lance DARLY aux élus et à la collectivité.
Il faut de toute urgence changer le fusil d’épaule.
Il faut changer de braquet.
Il faut réactualiser le Plan de mandat élaboré avant la crise.
Il faut faire taire les ambitions personnelles.
L’effort doit être à la hauteur des enjeux.
L’étude d’un nouveau PDU est à décider sans tarder.

Ce Plan d’urgence contribuera à l’accomplissement exemplaire d’une agglomération sobre en Carbone.


                            Bernard THIERRY, Président de DARLY